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Rénovation immeuble du secteur sauvegardé 9 rue de l’Emery à Nantes

Rénovation complète d’un immeuble ancien en secteur sauvegardé de Nantes.

Chantier en site occupé réalisé en 3 phases

La rue de l’Emery

La rue de l’Emery fait partie des très vielles rues de Nantes, que l’on retrouve sur tous les anciens plans de la ville (ex: Plan de Nantes, par Louis Jouanaulx, 1722).

Au Moyen Âge, nommée « basse rue des Jacobins », elle aboutit à son extrémité est à un carrefour où débouchent, au nord, la « haute rue des Jacobins » (supprimée en 1868  lors du percement de la rue de Strasbourg), à l’est, la « rue des Bonnes-Soeurs » (rue de l’Union) qui mène au château et, au sud, la « rue Brandouil » (en partie l’actuelle rue Paul-Dubois), qui permet l’accès à l’ancien couvent des Jacobins.

En 1653, l’établissement cède à la ville une parcelle au nord-ouest du couvent, pour permettre la création de la place des Jacobins ; la « rue des Jacobins » est alors légèrement réduite.

Après avoir été nommée  « rue des Jacobins » (immeuble 7e logis rue des Jacobins en 1678), la rue est rebaptisée « rue de l’Emery » à la Révolution.

L’orthographie « l’Emery » ou « Lemery » aurait pour origine, sans certitude, le nom de Nicolas Lémery (1645-1715), médecin et chimiste français, ou son fils, Louis Lémery (1677-1743), botaniste et chimiste.

Elle a aussi porté les noms de rue Montebello (n°6 rue Montebello après 1800) et rue Basse du Port-Maillard (« Nos rues de Nantes », Auguste Pageot, 1952), et redevient définitivement rue de l’Emery en 1818.

En 1918, la municipalité de Paul Bellamy débaptise la rue de la Juiverie, qui devient le prolongement de la rue de l’Emery. Le conseil municipal, dont Auguste Pageot est le maire, lui restitue le nom de « rue de la Juiverie », mais, en 1940, sous l’occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale, elle redevient « rue de l’Emery », puis rue de la juiverie à la Libération.

Le 9 Rue de l’Emery

L’immeuble remarquable de la rue de l’Emery est l’hôtel de Bruc, le n°8, hôtel particulier du XV-XVI construit sous le règne d’Anne de Bretagne.

Cet hôtel était la demeure particulière du Seigneur de Bruc.

À l’époque, cet édifice était considéré comme une riche bâtisse. En effet, les constructions de pierres de Tuffeau étaient au départ réservées aux riches seigneurs et commerçants de la ville.

Ainsi situé au cœur du centre historique de Nantes, l’immeuble du n°9 rue de l’Emery fait face à l’hôtel de Bruc.

La Construction

L’ensemble bâti s’est constitué en plusieurs étapes de construction dont la chronologie est difficile à retracer du fait des nombreuses évolutions du bâtiment.

L’origine est peut-être l’assemblage de 2 corps de bâtiment, dont le témoin le plus visible est un décalage d’alignement sur la façade rue. Cette façade, constituée de deux corps de bâtiments, a pour époque de construction les 17e et 18e siècles, mais la saillie sur la rue peut laisser supposer la réunion de 2 édifices de base plus ancienne. Lors des travaux une ouverture a été découverte à l’angle ouest (côté n°11) : porte, fenêtre, accès de commerce, de la maison,… aucun élément ne permet de l’identifier.

Ce décalage de façades a parfois posé problème pour la réalisation de travaux, les propriétaires se sont vus refuser les autorisations du fait de ce non alignement (alignement du 19e siècle). Malgré ces oppositions, la façade en décalage a perduré dans le temps et est toujours présente.

La façade d’origine possédait à l’origine des fenêtres. Ce n’est qu’au 19e siècle que les baies des 1er et 2e étages seront agrandies et se verront dotées de petits balcons sans consoles avec gardes corps en fer forgés (demandes de Mr Hery propiétaire vers 1875).

La cour dite « Hery »

Les façades de la cour sont traitées avec des techniques plus courantes et donc moins onéreuses, comme c’est couramment le cas à des périodes charnières d’évolution stylistique.

Côté cour, le bel escalier avec mur d’échiffre en tuffeau et marche granit, est placé à la charnière d’angle de ces deux corps. Des anciennes ouvertures sur la façade cour regardant le sud découvertes aussi pendant les travaux laissent penser d’une autre disposition de distribution des étages, ou de balcons coursives

Ce bâtiment ne possédait à l’origine que trois niveaux. C’est en 1875 alors qu’il appartenait à Mme Veuve Legendre qu’il va subir des modifications importantes qui lui donneront son aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. C’est à cette date que Mr Furvet architecte va procéder à sa surélévation avec la construction d’un étage mansardé, la surélévation d’un étage en maçonnerie ayant été refusée du fait de la faible largeur de la rue (6.5m au lieu de 8m nécessaires). Avec la création du niveau mansardé, sont ajoutées quatre lucarnes sur rue et une ossature bois remplie en briques sur la cour. Puis, malgré toujours le problème d’alignement, Mr Furvet architecte procède au ravalement autorisé « selon le plan en attendant la reconstruction de la façade ». L’escalier a été prolongé en bois à cette occasion.

A la fin du 19ème siècle, la distribution de l’aile Ouest a été modifiée. (les bandeaux de façade semblent plutôt attesté des l’aile complète dès la construction du 18e s). Des couloirs d’accès aux appartements divisés ont été créés. L’escalier a reçu un nouveau développé sur la gauche de chaque première volée des trois niveaux.

Enfin, une extension de 3 niveaux du corps principal sur cour, « la tourelle », à l’Est, est aussi plus tardive.

La disposition des caves en deux parties reliées par un couloir voûté sous la cour permet de constater aussi la distinction de deux corps de bâtiment à l’origine.